vendredi 15 août 2014

24h d autostop en iran

Nous venons de survivre a 24h d autostop dans un semi remorque iranien.
Oui oui  je dit bien survivre..
L episode stop merite un article a lui seul,
24h qui peuvent paraitre une éternité.
Nous avons quittés teheran en fin d apres midi, malgres que le soleil soit encore assez haut, la chaleur est suportable.
Nous faisons 25kms pour sortir de la ville et trouver un coin sympa ou pla ter la tente.
La route 44 ressemble a une autoroute. Nous avons de la chance de pouvoir rouler sur la bande d arret d urgence.
Quand je dit que nous avons de la chance, c est que la bande d arret d'urgence existe, cela ne veut absolument pas dire que cette partie de la route est libre.
En effet, en iran la bande d arret d urgence ne sert pas aux urgences.
Elle sert de parking pour les voitures qui veulent faire une pause, elle sert de route aux camions qui ont decides de rouler dessus (et qui roulent a moitié sur la ligne de droite et sur la bande de securite).
Elle sert aux vendeurs de pasteques et autres fruits pour y installer leur stand..
Ici en iran, quand il y a 3 voies de circulation, ne vous etonnez pas de pouvoir y voir 4 files de voitures. Tant qu il y a de la place, les chauffeurs se faufilent entre les voitures.
Il vaut mieux avoir de bons freins ici, car les priorités n existent pas, les feux rouges ne sont pas respectes.

Revenons a notre histoire d autostop,
Nous sommes donc a la sortie de teheran quand un type dans une voiture nous fais signe de nous arrêter.
Nous avons pris l habitude de ne plus nous arreter systématiquement,  car les gens veulent toujours nous aider (alors que nous n avons pas besoin d aide..), mais, le type nous rattrape et nous montre deux barquettes de nouriture.  En fait il veut nous offrir notre diner!
Il nous tend deux barquettes de riz a la tomates et aux poulet et repart aussitôt.
Cela montre encore la generosite iranienne.
Et des exemple come celui la nous en rencontrons souvent.
Des dejeuners offerts, des pasteques partagés le long de la route..
Le soir nous trouvons donc un endroit tranquille pour camper.
Nous sommes content de trouver un peu de calme apres 10 jours passés dans le tumulte de Téhéran.
Nos amis de teheran ont ete adorables mais ce sont couches tres tards chaque soir et nous sommes crevés.
Nous sommes donc contents de pouvoir nous coucher tôt.
Il fais hyper chaud,  nous decidons donc de ne pas monter la tente pour la nuit.
Nous changeons vite d avis a cause des moustiques.. ils sont partout et ne nous épargne pas.
Comme nous ne prenons pas de traitement contre le paludisme, nous montons la tente pour nous proteger de leurs piqûres (peut etre) contaminés.

La chaleur est etoufante, nous ne passons pas une super nuit tellement il fais chaud et lourd.
Nous nous réveillons a 5h00 du mat pour pedaler a la fraiche.
Il y a un peu de vent, la chaleur n est pas encore etoufante.
Nous enchainons les kilometres, mais un faux plat montant nous ralenti rapidement.
Un vent de face puissant commence a se lever.
Il deviens de plus en plus difficile de pedaler.
Tellement difficile que nous devons pousser les velos..
Arff ca deviens vraiment dur.
Le soleil chauffe de plus en plus, l air est chaud et ne rafraîchi pas du tout.
L eauchaude dans nos bouteilles de nous désaltère pas..
Il faut  s habituer a boire de l eau chaude, car ici c est assez dur de maintenir de l eau fraiche.
Merci aux differents conducteurs de trucks qui nous offrent de l eau fraiche.
Notamment un turc qui nous a proposé de l eau fraiche durant cette journée tres chaude.
Nous avons avalé le litre d eau fraiche en quelques minutes seulement..

A midi, il fais tellment chaud que nous decisons qu il est impossible de continuer dans ce desert etcette chaleur etoufante.
Nous nous arrêtons dans la premiere ville que nous croisons pour faire du stop.
Faire du stop ici releve du defi,
En effet nous devons bien nous placer pour etre visible, mais ala fois etre a l ombre pour etre proteger du soleil et ne pas attendre des heures sous un soleil de plomb.
La technique utilisée en turquie qui consiste a rouler avec une pancarte avec le nom de la ville ou nous souhaitons aller ne fonctionne pas ici.
Les conducteurs ne doivent pas comprendre le message.
Nous arretons les velos a l ombre et faisons depasser les pancartes.. mais cela ne fonctionne pas non plus..
Une autre technique? Faire un grand coucou au chauffeur de camion. (Verifier au prealable que la bache de son semi remorque flotte au vent ce qui signifie que la remorque est vide.. pas la peine d arreter les camions pleins..)
Premier essai de ma part et.. le camion s arrete un peu plus loin.
Vite vite, nous enfourchons nos velos pour le rattraper, je lui demande : "Mashhad? "
Il fais signe oui de la tete. Je lui montre le velo et son camion.
Il comprend vite que nous voulons mettre les velos dedans.
Un autre type viens se joindre a nous, il parle anglais. Il est afghan et a immigré en iran, il est content de voir des francais car il nous dit que les soldats francais ont sauves sa famille pendant la guerre et qu il adore donc les francais. Il nous remercie vraiment pour l aide apporte a son pays.
Il insiste pour que nous nous arretions chez lui a notre retour. (Comment lui expliquer que nous ne passerons pas la a notre retour?)
Il nous aide a charger les velos dans le camion, et nous offre une pastèque pour la route .
Nous grimpons donc dans le camion.
Le conducteur ne parle pas un mot d anglais et nous parlons pas un mot de Persian. (Combien d iranien nous ont demandes pourquoi nous ne parlons pas iranien, et ne comprenaient pas que nous ne le parlions pas.. et bien sur cela ne leur venait pas a l esprit que s ils parlaient anglais cela pourrait aider la conversation.. )
Et le camion roule tres lentement, fais des pauses très souvent..
On comprend vite que nous allons mettre tres tres longtemps pour rejoindre mashhad.
Le conduscteur est super sympa, il nous offre a déjeuner.
Il sort le rechaud et du riz et nous voila embarques en train de cuisiner dans sa cabine.
Puis 2h plus tard, il s arrete pour nous offrir des glaces et des gateaux..
Et bcp d eau fraiche.. vraiment agreable!
Comment decrire la cabine?
Pas de sièges,  pas de ceintures.. juste une grande planche de bois, des couvertures, des coussins.
Nous sommes assez bien installés,  meme si le camion secoue énormément.
Nous sommes secoués par les mouvement du camions, les trous sur la route, les mouvement brusques du chauffeur qui donne des coup de volant au milieu de la route sans raison valable.
Il passe de la ligne de gauche a la bande de securite sans raison..
Il roule au milieu de deux lignes en bloquant la circulation mais cela lui parait normal,
Notre chauffeur fume beaucoup, les heures passent doucement.
On sarrete souvent faire des pauses; une glace, des gateaux, une pause pastèque vers 17h00.
Vers 20h00 la fatigue se fait sentir. Je vois notre chauffeur piquer du nez sur le volant.
Dur dur de faire en sorte de le tenir eveille quandon parle pas un mot d iranien.
On parle entre nous avec yann pour essayer de le maintenir éveillé.
A un moment il ralenti sur une air de repos ou il y a des resto, il nous fait signe "manger", onest content qu il decide de s arrêter pour manger un bout. Mais non, les restos ne lui contiennent pas et il reprend la route.
Il commence a vraiment piquer du nez sur son volant. Il conduit completement avachi.
On commence a ne pas etre rassurés du tout.
Et comment lui faire comprendre de s arreter?
Au bout de 30 min, on passe devant des ptits magasins eclaires, je lui fais signe en lui montrant les magasins.
Il decide donc de sy arreter.. mais juste pour acheter quelques fruits et du pain.
(Bon au moins de sortir et prendre l air va peut etre le reveiller un peu..)
Plus d une heure plus tard il s arrete enfin sur une air de repos.
(Chouette on va manger et passer la nuit là!)
En effet, nous dinerons bien la, mais pas de repos pour notre chauffeur, juste une petite sieste d un quart d heure.
Il reprend la route. On est de plus en plus inquiet sur son etat de fatigue.
Nous essayons de rester eveilles pour ne pas s'endormir a notre tour et pouvoir reveiller notre chauffeur en cas de sortie de route imprevue, mais nous sommes trop crevés et nos yeux lourds se ferment tout seul.
Notre sommeil n est pas serein.  On se reveil souvent en sursaut pour surveiler la route, ou quand le camion se fait a faire des embardés trop grandes qui nous reveil.
Pour se tenir éveillé,  notre chauffeur mange une sorte de pate brune.
Plus tard il nous expliquera qu il peut se faire arreter par la police a cause de cette pâte.  Et nous apprendrons a mashhad qu il s agissait d'opium, que les chauffeur de camion en consomment beaucoup et que la peine encourue en cas de possesion est tout simplement.. l execution! Rien que ca.
Vers 2h00 du matin, notre chauffeur finit par sarreter et nous fais signe qu il va dormir avec nous.
Ouff.. on va pouvoir vraiment sendormir sans cette peur latente qui nous empeche d'accéder a un sommeil réparateur.
Il faut imaginer dormir a 3 dans la cabine du camion. Il faut etre contorsionniste pour rentrer.. alors la position pour dormir n est pas au top.
Nos genoux ont vraiment souffert durant cette periode de stop.
A 5h30, le réveil du chauffeur sonne sonne sonne. L alarme retentit toutes les minutes mais il ne l arrete pas.
Il n y a rien de plus enervant qu un reveil, qui sonne et que personne ne coupe!
L alarme finit par s arreter toute seule au bout de plusieurs minutes.
Et le chauffeur ne bouge toujours pas,
Pourquoi mettre un reveil si ce n est pour ne pas se lever? Et surtout reveiller tout le monde par la meme occasion..
A 7h00 il commence a faire une cahleur etoufante dans le camion garé en plein soleil.
Le chauffeur ne bouge toujours pas. Je commence a avoir trop chaud, et l odeur de la transpiration dela nuit n est plus supportable.
J attends un peu mais je finit par sortir dehors pour prendre l air.
J ai surement du reveiller notre chauffeur car a mon retour tout le monde est debout pres a redecoller.
Il reprend la route , il reste encore plus de 250kms pour rejoindre Mashhad.
Puisvers 10h00, il passe devant un village.  Il nous fais signe pour nous expliquer que ce village est le sien. Sa femme et ses enfants habitent la.
A la sortie du village, il arrête le camion sur la bande d arret d'urgence et attends.
Il nous fais sortir du camion, nous montre une bouche de canalisation d eau pour nous laver les pieds (pourquoi pas.. hein?!)
Quand une voiture arrive avec pleins de monde.
5 personnes descendent de la voiture, avec de l eau, de la nourriture ..
On commence a se dire que nous allons mettre encore beaucoup de temps pour rejoindre Mashhad..
Lechauffeur sort le tapis et nous dit de nous installer pour manger.
Il nous sert une assiete de la bouillie special ramadan (une sorte de bouillie d amidon gelatineux au gout de viande , sans viande.. on avait deja gouter a teheran et on peut pas dire que ce soit notre menu préféré. Mais comment ne pas manger quand on vous sert une assiette entiere et qu il y a 5personnes en train de vous observez et vous faire signe de manger.. )
Et comment leur exp.iquer qu avec cette chaleur je ne peux pas manger, que je suis écoeurée des la premiere bouché?
Heureusement yann a faim et mange une bonne partie de la assiette.
Puis on replis le tapis et on monte tous dansla cabine.
Vous avez suivi? Il y a 4 personnes en plus qui vont faire le trajet..
Nous sommes donc 7 dans la cabine !!
C est assez folklorique , nous sommes entasse les uns sur les autres. Les genoux replies endormis par la douleur.
Il y a notre chauffeur, sa femme, ses deux filles et son fils. Je precise ici qu il s agit dadultes, ce ne sont pas des enfants..
Et ca discute, ca negocie, ca crie. Comme toujours il ne savent pas parler calmement.
Un vrai brouhaha qui va durer plusieurs heures.
Ca parle de nous, bien sur on ne comprend rien. Ca rigole en nous regardant.  Un peu destabilisant car on sait pas ce qu ils disent t. Si ils se moquent de nous..
On arrive enfin a mashhad.  Nous allons être délivré.. enfin.
Le chauffeur se gare sur le bas cote pour nous faire descendre nous et nos velos.

Yann descend le premier, puis au moment de descendre a mon tour, je suis retenue par la grande fille (je dirais bien 25 ans, meme si les iraniens paraissent beaucoup plus vieux que leur age..), qui me tire sur mon soutien george.
Je m avance pour me liberer de ce geste etrange et elle insiste en tirant dessus et en me regardant avec un regard interogateur et le signe de mains qui veut dire "pourquoi?"
J avoue que ce geste est vraiment tres etrange.
Je me librere de ses mains et descend du camion. Je n ai pas compris ce qu elle voulais me dire ou plutot j ai cru comprendre que je portais un accessoire qui n ai peut etre pas autorisé en iran. J ai pas voulu aprofondir la question..
Je rejoint donc yann a l arriere du camion pour l aider a sortir nos velos.
Le fils est deja grimper dedans et au lieu de soulever calmement les velos pour les apporter a l arrieredu camion , il decide de tirer sur le guidon et faire traîner le velo dans la remorque comme un dingue.
Resultat: une roue crevee, les fils de mon ewerk arrachés et mes sacoches de velos  bien raclées par la remorque.
Ils ne doivent pas comprendre que nos velos sont nos moyens de transports et que nous y tenons.
(Heureusement que j ai pas investi dans un beau velo de voyage, c est dans ces moments la qu on est content d etre parti avec nos vieux velos..)
Bien sur ils ont voulus nous aider a reparer ma roue crevee, mais comme d habitude quand des iraniens veulent aider.. ils font ça trop vite sans reflechir .. et au final ma roue est tj creve avec une rustine utilisée pour rien..

Fin bref.. nous avons survecue a 24h de stop en camion a atrevrs le desert iranien!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire